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Les évadés du 15ème

31 août 2008

ENFIN DES VACANCES !

A Rio, où nous terminons notre périple, c'est l'ambiance cocotier : sable, vagues, tongues, caïpirinha (un cocktail savoureux, qu'Emmanuel sait préparer maintenant...), surf pour les hommes, bronzette pour les femmes. On ne fait rien, et ça fait le plus grand bien.

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La famille de Lala, la tante brésilienne de Laurence, nous accueille chaleureusement, comme à son habitude. Ils sont douze frères et soeurs, alors ce n'est pas l'ambiance qui manque! Un grand merci à Vicente et Monica, qui nous ont ouvert grand leur porte et qui nous ont hébergés d'autant plus gentiment qu'ils se mariaient une semaine après notre arrivée ! Robe, escarpins, pantalon, chemise, chaussures : il a fallu faire les magasins pour être présentables au mariage. Pour l'occasion, Laurence s'est même fait faire les ongles et un brushing; ça fait du bien de ressembler à nouveau à une fille...

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Laurence retrouve ses deux soeurs, Anne et Clémence, qui sont venues à notre rencontre au Brésil. Retrouvailles émouvantes en plein soleil et en maillot de bain, les pieds dans l'eau. Nous aurions bien aimé vous retrouver tous comme ça... Mais nous vous reverrons malgré tout avec un immense plaisir !!!

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28 août 2008

MACHU PICSOU

C'est en longeant le lac Titicaca que nous franchissons la frontière entre la Bolivie et le Pérou. Un lac que nous admirons pendant plusieurs heures depuis la fenêtre du bus tant il est étendu (200 km !).

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La découverte de Cuzco, notre destination, est une vraie surprise : vu de chez nous, le Pérou et la Bolivie c'est un peu la même chose. En réalité, le Pérou, tout du moins la région de Cuzco, est beaucoup plus développé, en particulier dans le domaine touristique. Ici on maîtrise bien l'anglais, les restaurants et les hôtels sont plus sophistiqués avec un très bon rapport qualité-prix, les routes sont goudronnées, les accès internet sont rapides... Et les Péruviens sont chaleureux contrairement à ce que nous pensions. Cuzco est une ville coloniale magnifique, et l'ancienne capitale de l'empire Inca. Pour asseoir leur domination, les Espagnols ont bâti de nombreuses églises, dont la superbe cathédrale, sur les fondations d'anciens palais incas. Mais le revers de la médaille, c'est que c'est une ville-musée où chaque cm2 est dédié au tourisme. Ici, pour visiter l'un des nombreux monuments ou musées, il faut obligatoirement acheter le pass complet pour toute la ville, qui est plutôt onéreux.

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Et pour le Machu Picchu, situé à une centaine de kilomètres de Cuzco sur les versants amazoniens des Andes dans la Vallée Sacrée, c'est encore bien pire. Le trek de l'Inca, une randonnée de trois jours qui permet d'accéder au site au lever du soleil, est complet plusieurs mois à l'avance et hors de prix. Il nous a fallu consacrer toute une demi-journée à l'achat des billets de train (très coûteux eux aussi) et du ticket d'entrée du site (pas donné non plus). Nous y allons presque à reculons, mais ne sommes pas déçus en fin de compte malgré la foule. Le site est vraiment grandiose, entouré de montagnes, et les ruines bien conservées (les Espagnols ne les avaient pas découvertes...).

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Un autre lieu bien moins connu mais tout aussi passionnant nous a marqués : Ollantaytambo et ses murs incas cyclopéens. Des pierres gigantesques qui s'ajustent parfaitement sans mortier, aux formes polygonales pour résister aux tremblements de terre les plus violents. Des temples dédiés à la lune et au soleil dont la disposition est telle que les rayons du soleil levant les pénètrent le 21 juin, journée du solstice. Bref, le savoir-faire des plus grands bâtisseurs et astronomes... au XVème siècle.

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Un peu moins marquants, sans doute parce qu'on devient difficile, le site du village de Pisac et son marché, ou encore les ruines de Sacsayhuaman (qu'on prononce Sexy Woman).

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Emmanuel ne repartira pas sans nostalgie de ce pays où il a sa cantine dans un restaurant fréquenté uniquement par les locaux. Menu du jour à cinq sols (à peine plus d'un euro !) avec soupe, plat, dessert et boisson, palme d'or du restaurant le moins cher de ce tour du monde.

3 août 2008

BOLIVIA SI !

Alors que nous quittons la Bolivie après trois semaines passionnantes mais dures physiquement (quel froid !), le pays s'apprête à vivre un évènement politique important. Le 10 août, Evo Morales remet sa légitimité en jeu en soumettant les Boliviens à un référendum. Son objectif : pousser les gouverneurs de province de l'opposition à la démission et éviter l'indépendance de Santa Cruz, la région la plus riche du pays. Au vu de nos rencontres, il devrait pouvoir compter sur le soutien sans faille des classes populaires. Il est pour eux le symbole du changement, un président indigène intègre qui veut améliorer le sort des plus pauvres en redistribuant les richesses. Le sous-sol bolivien regorge de ressources naturelles et Morales entend bien en tirer meilleur profit. Preuve de cette ferveur : les slogans politiques, les portraits du leader et les messages de soutien (EVO SI !) qui couvrent les murs du moindre petit village.

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A La Paz comme à Sucre, nous observons que les grévistes français ne sont pas les seuls à profiter des périodes à fort enjeu politique : enseignants, paysans, mineurs, tous se succèdent dans la rue pour arracher une augmentation de salaire ou une retraite anticipée. Les affrontements avec la police sont parfois rudes, à l'image du caractère de ce peuple, habitué à vivre dans la pauvreté et dans des conditions extrêmes. Une misère qui nous saute aux yeux davantage qu'ailleurs car beaucoup vivent à plus de 4000 m d'altitude, sans chauffage, sans toilettes, sans eau chaude et avec une terre ingrate à cultiver. Santos, que nous rencontrons sur l'Altiplano, a 14 ans mais encore une taille d'enfant, sans doute à cause de problèmes de malnutrition. Et alors que nous nous emmitouflons sous de multiples couches de vêtements, il marche pieds nus en sandales.

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Tupiza est notre première étape en Bolivie, et le point de départ de notre tour dans le sud-ouest bolivien. Mais avant de partir, nous explorons les canyons des alentours, tous plus surprenants les uns que les autres (Puerta del Diablo, Valle de los Machos, Canon del Duende).

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Coup de chance : au moment de réserver notre expédition dans le Salar d'Uyuni, nous rencontrons deux sympathiques Suisses, Aurélie et François, avec lesquels nous allons partager 5 jours de voyage en compagnie de Sebastian notre chauffeur et Carmen notre cordon bleu. Heureusement que tout ce petit monde s'entend bien, car nous passons nos journées enfermés dans notre 4x4 Land Cruiser, à avaler des kilomètres et à écouter en boucle le hit-parade bolivien. Les paysages, il faut le dire, sont superbes. La piste nous emmène en plein coeur de la cordillère des Andes, au milieu de volcans qui flirtent avec les 6000 m d'altitude et de lacs gelés. Quelques rares maisons isolées, et pour compagnie des troupeaux de lamas avec leurs bergers, des vigognes (cousin sauvage du lama) et quelques autruches (si, si...) qui détalent à notre arrivée. Nos logements sont rudimentaires, les douches inexistantes pendant 4 jours (mais heureusement il y a les lingettes) et dehors le thermomètre descend jusqu'à -20 degrés. Nous dormons en Damart, le bonnet vissé sur la tête, enserrés dans un chaud duvet et avec deux couvertures par-dessus. Notre chauffeur, quand il ne conduit pas, passe son temps à draguer la cuisinière, en omettant quelques détails sur sa situation matrimoniale... Nous terminons ce tour en beauté, au lever du jour, au milieu d'une mer de sel de la taille d'un département français, le salar d'Uyuni.

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A peine rentrés, nous apprenons que trois touristes ont été tués dans un accident de voiture sur ce salar, pourtant totalement plat. Cela ne nous étonne guère. Le plus dangereux en Bolivie ce sont les routes, étroites, en mauvais état et surplombant le vide, et les chauffeurs, parfois ivres, qui roulent toujours trop vite et qui passent leur permis de conduire en deux jours !

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Après le désert et l'inconfort, place au petit bijou colonial qu'est Sucre. C'est là que l'indépendance de la Bolivie a été déclarée en 1825, et la ville porte le nom de l'un des libérateurs du pays (avec Bolivar). De là, nous ferons une petite escapade à Tarabuco, où se tient tous les dimanches un grand marché régional. S'y mélangent touristes et Andins aux costumes traditionnels, les premiers, l'oeil vissé derrière l'objectif, prenant parfois les seconds pour des bêtes de foire.

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Frissons garantis lors de l'atterrissage à La Paz, juste au-dessus des toits d'El Alto. Le centre-ville apparaît au fond de la vallée, 400 m plus bas, tandis que le reste de l'agglomération s'étend sur les flancs encaissés.

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Mais les 36 ans d'Emmanuel approchent à grands pas et il aimerait à cette occasion faire l'ascension de l'un des sommets que nous admirons de loin depuis notre arrivée en Bolivie. Nous mettons donc le cap sur Sorata, à 3 heures de La Paz, pour qu'Emmanuel s'habitue à l'altitude au cours d'une première randonnée. Sur place les guides de montagne font leur révolution. Toutes les agences viennent de fusionner pour faire monter les prix et le chef de file s'occupe des négociations pendant que les autres sont assis en rang d'oignon et écoutent passivement. Les prix sont à la tête du client et les nôtres ne doivent pas lui revenir car il commence par nous demander le double du prix normal. Sophie et Christian, rencontrés à Sucre, se joignent finalement à nous et nous permettent d'obtenir un tarif plus décent. Les 1000 mètres de dénivelé du premier jour sont avalés sans souci en trois heures. Après une nuit fraîche et humide au milieu des nuages, les 1000 mètres du deuxième jour sont beaucoup plus éprouvants que prévu, sans doute en raison du manque d'oxygène entre 4000 et 5000 mètres. Des vues superbes sur le volcan Illampu et le lac Titicaca en contrebas récompensent nos efforts. Nous atteignons finalement la laguna Glacial (il s'y jette un glacier) après 5 heures d'ascension et quelques minutes seulement avant les nuages qui nous poursuivent depuis le petit matin du fond de la vallée.

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C'est sans avoir récupéré de cette randonnée, avec un genou gauche qui fait mal et une grosse appréhension qu'Emmanuel attaque l'ascension du volcan Huayna Potosi. Il est rapidement rassuré par le professionnalisme de son guide Fostino et par la qualité du matériel. Les deux heures de montée au camp de base à 5200 mètres sont faciles malgré les chutes de neige et l'excitation a pris le pas sur l'appréhension. Petite nuit, lever à 1 heure pour un départ à 2 heures avec tout l'attirail de l'apprenti haut-randonneur : casque, piolet, crampons, harnais. C'est le début d'une très lente et très longue ascension dans la nuit noire, sur la neige gelée. La Paz apparaît plus tard sur la gauche, toute scintillante. Tout va bien jusqu'à 6000 mètres et l'attaque des 100 derniers mètres de dénivelé nous séparant du sommet. Cela semble tout proche et pourtant c'est un vrai calvaire. La progression se fait au piolet, dans la douleur, avec le coeur qui bat la chamade et des pauses toutes les dix minutes. C'est un soulagement d'atteindre l'étroite arrête du sommet a 6088 mètres, même si des vents violents soufflent et que la température approche les -30 degrés. Mais manque de chance, le sommet est noyé dans d'épais nuages alors que le soleil s'est levé et on ne profite pas de la vue sur le reste de la Cordillera Real, qui doit être pourtant extraordinaire.

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21 juillet 2008

DEUX JOURNEES EN ENFER

Pour tous ceux qui croient que nous sommes partis 6 mois au Club Méditerranée, voici un récit fidèle de nos deux jours de voyage entre Calama au Chili et Tupiza en Bolivie...

Première journée

Lever à 6h du matin pour un départ à 7h. On ne regrette pas d'arriver avec une demi-heure d'avance sur l'horaire de départ lorsqu'on découvre l'attroupement de locaux et leurs montagnes de bagages devant le bus. Une famille remplit à elle seule toute une soute du car sans aucun état d'âme, alors qu'il n'y aura manifestement pas la place de caser les bagages de tous les passagers. On partira avec une heure de retard, le temps de tout bourrer...

La route est ... une piste ensablée et bosselée. Le bus n'est pas étanche (on mange du sable) et les suspensions devaient être trop chères et en option.

Arrivée à 12h à la frontière. Il faudra trois heures à notre bus pour passer ce contrôle de routine, étant donné le zèle de la douane chilienne. Côté bolivien, cela ne prendra qu'une petite heure mais le douanier ne se privera pas de taxer les touristes que nous sommes d'un (modeste) backshish. Deux autres Français qui faisaient partie de notre galère ont échappé de peu a l'enfer : ils ont été coincés plus longtemps que prévu à la douane, et le chauffeur du bus ainsi que certains passagers voulaient partir sans les attendre. Si nous n'avions pas protesté, ils se seraient retrouvés au milieu de nulle part et leurs bagages envolés...

Le soulagement lié au passage de la frontière sera de courte durée : nous nous arrêtons quelques mètres plus loin pour un changement de bus. Et nous comprenons tout à coup mais trop tard pourquoi les locaux s'étaient amassés à l'avant du véhicule : il n'y a pas de places assises pour tout le monde dans le nouveau bus. Résultat : nous passons les quatre heures de voyage restantes debout et atteignons Uyuni après 12h de voyage. Et pour couronner le tout, un petit coup de stress à l'arrivée quand nous apprenons qu'un touriste s'est fait voler l'ensemble de ses bagages en guise de comité d'accueil.

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Deuxième journée

C'est la fête (annuelle) au village ! Et du coup, exceptionnellement, un seul bus assure la liaison avec Tupiza le lendemain avec un départ à 6h du matin... Lever à 5h par conséquent. Il fait très froid dehors, mais pas autant qu'à l'intérieur du bus dont les fenêtres s'ouvrent à chaque soubresaut de la piste. En plus du sable, on a du coup le droit à des rafales glaciales. Heureusement, un des locaux visiblement habitué sort un rouleau de scotch salvateur et entreprend de verrouiller toutes les fenêtres. Soulagement... de courte durée puisqu'on crève juste après. Il faudra 30 minutes à nos deux chauffeurs pour changer la roue. Heureusement, le soleil se lève et ses rayons revigorent nos petits corps frigorifiés. Nous arriverons à 14h30 à Tupiza, fourbus mais heureux d'en avoir terminé avec ce calvaire !

19 juillet 2008

FLAMANDS ROSES SUR LAC GELE

Après 15 jours passés en Argentine avec nos amis, nous voici de retour au Chili. Un pays que nous avons jusqu'ici découvert uniquement à travers l'île de Pâques et deux jours passés dans la capitale. Un grand merci d'ailleurs à Rajesh qui nous y a gentiment accueillis, nous laissant même sa chambre. Épuisés, nous n'avons pas eu le courage de visiter Santiago, mais le dîner avec lui dans un restaurant devant le match Chili-Venezuela a été un grand moment de délire sud-américain. Visiblement nous sommes loin d'être les plus chauvins sur cette terre...

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Deux semaines plus tard, c'est l'extrême nord du pays que nous visitons, autour de San Pedro d'Atacama. Nous atterrissons dans un petit village de maisons blanches en pisé, qui conserve son charme malgré l'afflux massif de touristes. Il y a même un boulanger français pour nous proposer baguettes et croissants. Encore faut-il pouvoir les payer : les deux seuls distributeurs de billets sont la plupart du temps à sec et pris d'assaut dès qu'ils ont été rechargés. San Pedro est connu pour sa proximité avec la Vallée de la Lune que nous visitons, une fois n'est pas coutume, en tour organisé.

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L'expérience n'étant pas convaincante, nous persuadons un couple d'Allemands de louer une voiture avec nous (comme tout au Chili, c'est très cher) pour explorer le reste de la région. Afin d'éviter la foule, nous partons à 7h du matin. Et nous sommes récompensés : nous nous retrouvons seuls face à des dizaines de flamands roses qui se nourrissent paisiblement dans les eaux du lac Chaxa. Heureusement tout de même que le gardien de la réserve avait une batterie et des câbles pour faire redémarrer notre pick-up car Laurence avait laissé les phares allumés. Et en une heure, le froid glacial avait vidé notre batterie.

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Autre temps fort de la journée, le pique-nique devant le lac Miscanti et le volcan enneigé du même nom, en plein coeur de la Cordillère des Andes.

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Mais cette longue journée n'est pas encore terminée. Le Chili est terre d'accueil des plus grands observatoires mondiaux du fait de la pureté de son ciel. A notre échelle, nous nous offrons une découverte du ciel en compagnie d'un astronome français... et de trente autres béotiens. Grâce à ses impressionnants télescopes, nous observons la Lune, Saturne et ses anneaux, Jupiter et ses satellites. Ici pas d'étoile Polaire mais la Croix du Sud, changement d'hémisphère oblige. Et des milliers d'étoiles au-dessus de nos têtes pour nous rappeler que nous ne sommes qu'une poussière dans l'univers.

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Heureusement que parkas et boissons chaudes sont fournies car le froid est terrible dès la nuit tombée. De quoi sérieusement nous inquiéter en perspective de notre prochaine destination : le sud-ouest bolivien est encore 2000 m plus haut ! Plutôt que de partir en circuit organisé depuis San Pedro, sans duvet ni habits chauds, nous mettons le cap vers Tupiza, en Bolivie, où nous pourrons mieux nous équiper.

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6 juillet 2008

L'ARGENTINE A QUATRE MAINS

(Nos 15 jours en Argentine vus par Jérôme, Laurent, Laurence et Emmanuel)

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Buenos Aires

Jérôme

Le texte de Jérôme viendra un peu plus tard...

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Quebrada de Humahuaca et d'Inca Cueva

Laurent

Tout concourrait à ce que je choisisse l'Argentine pour ce bout de chemin avec Laurence et Emmanuel : un attrait pour les grands espaces, une expérience déjà consommée de baroud autour du monde (et partagée avec Emmanuel à travers l'Australie et Bali), de vagues connaissances en espagnol issues de longues années de scolarité laborieuse... Côté langues d'ailleurs, ce fut un joyeux mélange: pour Emmanuel le portugais - heureusement le Brésil n'est pas loin - pour Laurence l'italien - oublié par les descendants de colons venus d'Italie pourtant majoritaires dans le pays - Jérôme l'allemand - peu utile sauf pour impressionner les jeunes étudiantes argentines, et donc moi ayant complètement zappé le vocabulaire et la conjugaison des verbes irréguliers (l'anglais, en dehors de Buenos Aires est à oublier !). Le Français dispose encore de quelques défenseurs, chez les plus âgés par exemple qui se souviennent que l'idole du XXe siècle, Carlos Gardel, est (peut-être) né à Toulouse, ce que n'a pas manqué de nous rappeler le chanteur de tango du café au coin de la rue (en première mondiale sur DailyMotion).

A observer les Argentins, on pourrait croire que tout tourne autour du football, de la politique et de la "carne" ("carne" pour un Argentin, ce n'est pas simplement de la viande mais c'est LA viande, celle de bœuf, les chairs des autres animaux ne méritent pas cette appellation !). Grave erreur ! Il leur arrive souvent de mélanger ces trois thèmes. Ainsi, la question: "Es-tu supporter de Boca Juniors ou River Plate ?" tient autant de la question football que politique (Boca est le club du peuple et de Maradona, River le club de l'élite, dont les joueurs sont appelés les "millionarios"). L'écharpe "Boca" de Jérôme nous a ainsi attiré bien des sympathies. Autre exemple, l'augmentation brutale des taxes à l'exportation sur les produits de l'agriculture (et notamment la viande) fait la une des journaux et a conduit les paysans à bloquer les routes ou à camper  devant le Congreso où se tiennent des séances marathons retransmises sur toutes les chaînes de TV.

Loin de la grande ville de Buenos Aires, la vie redevient plus simple. Dans ce pays très peu métissé (seulement 8% de la population a une ascendance amérindienne), le poids des traditions est encore lourd comme nous l'expliquait notre guide Santiago à Cachi: les européens (criollos) sont les possédants et se font servir, les autoctonos sont là pour servir... Les écoles primaires sont partout, y compris dans les endroits les plus reculés, mais il faudra du temps pour faire évoluer les mentalités.

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Quebrada de las Conchas

Laurence

En atterrissant à Buenos Aires, Laurent et Jérôme ne se doutent pas de ce qui les attend. Comme avec Michael au Vietnam, nous avons décidé de ne pas changer nos habitudes et de les emmener dans des hôtels pas chers. Le problème, c'est qu'en Argentine, c'est l'hiver. Nous apprendrons tous bien vite une phrase vitale : "¿ Hay calefacción ?" (vous avez le chauffage?). Les photos du premier hôtel que j'ai déniché sont très belles sur le site. La réalité est tout autre malheureusement : une chambre plus que sommaire, avec un radiateur mais un trou béant sous la porte, et deux salles de bains communes dont les fenêtres ne ferment même plus, dignes du XIXe siècle. L'hôtel suivant était déjà plus confortable... mais il n'y avait pas de plafond entre notre chambre et celle d'à côté... C'était très bien... quand on réussissait à s'endormir ! Bref, au fur et à mesure que le séjour avançait, au fur et à mesure que le froid devenait plus mordant, Emmanuel et moi nous sommes laissés tenter par des lieux plus chaleureux pour finir dans un hôtel de luxe à Cachi, avec petit bonbon sur la table de nuit le soir et gâteau maison au petit-déjeuner !

Il aura fallu attendre mes 32 ans et un voyage en Argentine pour que quelqu'un parvienne à me traîner à un match de football. Bravo Jérôme! Heureusement, il y avait du spectacle : 6-2 à la fin du match. Ce n'est pas avec l'équipe de France qu'on aurait eu un tel score !

Quelques souvenirs en vrac : les steaks de bœuf de 500g qui revenaient régulièrement dans nos assiettes (et plus particulièrement dans celle de Laurent), les balades dans la montagne, celles avec un guide où nous ne nous sommes pas perdus et celle sans guide... où nous nous demandons encore où était le bon chemin ! Enfin une grande soirée mémorable à l'hôpital de Cafayate, où Jérôme a été conduit en ambulance après s'être évanoui sur la place centrale du village. Le médecin attend d'ailleurs toujours Jérôme pour une visite de contrôle avant notre départ de Cafayate...

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Valles Calchaquies

Emmanuel

Notre séjour en Argentine, c'était pour moi avant tout la perspective de revoir deux têtes connues et appréciées. Et se retrouver à l'aéroport de Buenos Aires, nous arrivant du Chili, Laurent et Jérôme de France, avec des avions atterrissant à une demi-heure d'intervalle, c'était une bonne entrée en matière ! Mais cela aura également été des retrouvailles avec la viande rouge et le vin, tous deux excellents ici : la taille des steaks argentins est à la hauteur de sa réputation, le vin rouge se boit comme du petit lait mais est traitre à plus de 14 degrés. Enfin, la redécouverte du froid qui, dans le nord de l'Argentine en plein hiver austral, est très sec et mordant dès que le soleil se couche. Une amplitude thermique entre le jour et la nuit pas très facile à supporter après nos escapades tropicales. Pour nos deux compagnons de route non plus apparemment, qui venaient enfin de profiter de quelques jours de beau temps à Paris après un printemps pourri. Mais on a compensé avec beaucoup de chaleur humaine : des randonnées au milieu de paysages grandioses bien sûr, mais aussi des discussions footballistiques enflammées, un karaoke top 50 spécial années 80 déjanté ou encore le tintement des verres comme prélude aux dîners... Bref, vous revenez quand vous voulez les copains !

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Parque Nacional Los Cardones

Pour encore plus de photos, vous pouvez consulter l'album de Laurent.

25 juin 2008

TE PITO O TE HENUA

C'est une toute petite île mais elle possède plusieurs noms : l'île de Pâques pour les étrangers (un explorateur hollandais l'a découverte le jour de Pâques), "Rapa Nui" pour ses habitants (baptisée comme cela par les Tahitiens pour sa ressemblance avec l'île Rapa Iti). Mais son nom originel est "Te Pito o Te Henua", le nombril de la Terre, nom donné par le roi polynésien Hotu Matu'a en débarquant sur cette terre inhabitée vers l'an 600 après Jesus-Christ.

Moins de 4000 Pascuans vivent sur ce confetti minuscule perdu au milieu du Pacifique, à 4000 km de Tahiti et 3700 km du Chili. Avec la Nouvelle-Zélande et Hawaï, elle constitue l'une des trois extrémités du triangle polynésien. Ici, le temps semble s'être arrêté : pas d'usines, quelques routes goudronnées sur lesquelles on croise des chevaux en liberté et des hommes qui viennent faire leurs courses à cheval. Et comme paysage, des falaises déchiquetées par de puissantes vagues, des arbres perdus au milieu d'immenses prairies, un relief tout en rondeur, aux pentes douces érodées par le vent.

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Vera et Jean-Christophe, nos compagnons de voyage de Fakarava, sont encore des nôtres. Nous décidons ensemble de prendre un guide pour découvrir la culture fascinante des îliens. Pendant deux jours, Cathy va nous emmener aux quatre coins de l'île et nous faire partager son enthousiasme pour ce peuple aux traditions toujours vivantes. Cathy est suisse. Suite au remariage de son père avec une Rapa Nui, elle débarque sur l'île pour y passer quelques semaines... et y habite toujours 25 ans plus tard. Après des études d'anthropologie au Québec, de longues soirées passées autour du feu avec les anciens ont fait d'elle une experte de la tradition orale rapa nui. Et en particulier de l'histoire des moais, ces géants de pierre emblématiques de l'île.

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Entre le IXème et le XVIIème siècle, la civilisation rapa nui s'organise autour de la taille, le transport et l'érection de plusieurs centaines de ces colosses le long des côtes de l'île, en mémoire de ses anciens. Il ne s'agit pas de dieux tels les Tikis de Polynésie française mais bien de représentations de chefs de clan ou de hauts dignitaires dont on figeait ainsi les traits dans la pierre pour l'éternité. Les moais ont un corps en tuf (de la cendre volcanique grise mêlée à du basalte) et ils sont parfois coiffés d'un pukau en scorie rouge symbolisant un chignon (les hommes avaient les cheveux longs). La taille se faisait avec des outils en pierre (du basalte). Leur transport de la carrière de Rano Raraku où ils étaient taillés vers les côtes reste un mystère (notre guide penche pour un transport debout en glissant dessous des galets - roulements à bille). Juste après avoir érigé un moai sur un ahu (grande plate-forme dallée), on lui donnait la vie en creusant deux cavités oculaires dans lesquelles on insérait des yeux en corail blanc et en obsidienne noire. Les moais étaient disposés dos à la mer de manière à faire face au territoire de leur clan sur lequel ils étaient supposés veiller. Et c'est précisément parce qu'ils étaient vénérés et sacrés que lors des guerres inter-clanique du XVIIème siècle, chacun renversait les moais de l'autre pour affaiblir l'ennemi. Ce culte sophistiqué des ancêtres s'est alors brutalement arrêté, comme l'attestent les nombreux moais présents encore dans la carrière ainsi que ceux abandonnés au sol alors qu'ils étaient en cours de transport vers leur ahu.

Du fait de ses dimensions modestes, nous explorerons l'île de Pâques surtout à pied, à cheval et en scooter. C'est ainsi que l'on apprécie le mieux sa palette de couleurs : le vert des pâturages, le noir du basalte, le bleu de l'océan et le blanc de l'écume, dans un ciel vierge de toute pollution.

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19 juin 2008

IA ORANA TAHITI !

La machine à remonter le temps. On ne pensait pas qu'elle existait vraiment. Et puis nous sommes montés dans un banal avion, à Auckland, un dimanche après-midi. Et nous sommes arrivés 24 heures plus tôt à Papeete. Décollage le 1er juin atterrissage le 31 mai : ce plan de vol nous plaît bien... Les fuseaux horaires nous avaient fait perdre progressivement 12 heures pendant les trois premiers mois du voyage. Arrivés au milieu de notre périple, le passage de la "date line" nous fait gagner un jour d'un coup en plein milieu du Pacifique. Drôle d'expérience que de vivre deux fois la même journée !

Daniel, le fils d'un ami du père d'Emmanuel, enseignant à Papeete, nous accueille à l'aéroport de Tahiti avec un collier de fleurs de Tiare. Ça sent divinement bon et ça fait rudement plaisir! Et c'est à l'image du sens de l'hospitalité de la famille Roma. Sonia sortait pourtant tout juste de la maternité avec le petit Matheo... Merci encore à vous trois de nous avoir aussi gentiment accueillis lors de nos différents passages à Tahiti alors que vous ne nous connaissiez même pas... (PS : le thon cru mariné dans le jus de citron, qu'est-ce que c'est bon!)

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A quelques encablures de Tahiti, notre première destination est la majestueuse Moorea. Un relief tourmenté dominé par des crêtes déchiquetées, une végétation luxuriante, un lagon couleur émeraude, une population accueillante. Le hasard veut qu'on loge dans le Fare Manu, un grand bungalow avec cuisine et salle de bains au rez-de-chaussée et chambre à l'étage. C'est grand, c'est confortable, ça fait du bien! Au programme, plage bien sûr mais aussi traversée de l'île à pied avec de superbes panoramas, kayak autour des motus (îlots) et snorkelling dans le lagon. Et pour enchaîner ces activités, nous avons expérimenté un nouveau moyen de se déplacer très efficace, en tendant juste le pouce... Petit échantillon de nos serviables chauffeurs : une retraitée de Dieppe épanouie qui après mûre réflexion a largué les amarres, vendu tous ses biens et est venue rejoindre sa fille dans les îles, un couple de locaux dont les trois enfants sont dans l'armée française et dispersés aux quatre coins du monde, deux Américains de l'Idaho en lune de miel, dont on se demande toujours s'ils étaient pour Obama ou Mc Cain et un Français en stage à l'Ifremer à Papeete, passionné par le poisson-lune!

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Fakarava : on ne regrette pas notre choix! Notre excellent guide de voyage vantait les charmes de cette île de l'archipel des Tuamotu. Après les montagnes de Moorea, nous découvrons un atoll tout plat, de 55 km de long, habité par quelque 800 habitants... Difficile de faire plus paisible! En se baladant, il est possible d'apercevoir en même temps l'océan et le lagon des deux côtés de l'île... Voici à quoi ressemble le village principal, Rotoava : son aéroport, son église, son supermarché, son école, sa poste, son agence Air Tahiti (fermée car l'ordinateur est en panne!) et sa cabine téléphonique avec vue sur la mer. Quelques pensions accueillent les visiteurs, dont le Relais Marama où nous allons passer quelques jours en compagnie d'une joyeuse troupe. Sébastien, militaire de carrière, Gaëlle et leurs trois enfants vivent à Papeete depuis trois ans et profitent des îles avant leur retour cet été en métropole. Vera et Jean-Christophe eux sont partis en juillet dernier pour un tour du monde d'un an. L'ambiance est vite conviviale, les repas se partagent autour d'une grande tablée et Gaëlle nous régale de sa délicieuse cuisine. Grâce à ses conseils, nous recyclons notre reste de semoule en un bon dessert... Ce sera dur de quitter la tribu le jour du départ! Les locaux sont aussi très attentionnés; Jean-Marie, pêcheur de coeur, pompier-contrôleur aérien de métier (qui répare ses hameçons dans la tour de contrôle!), nous offrira deux poissons perroquets blancs tout droit sortis de ses filets. 

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Bien que beaucoup moins célèbre que Rangiroa, Fakarava est un autre paradis pour les plongeurs et le secret est pour l'instant encore bien préservé. Emmanuel ne peut pas résister à la tentation et décide d'occuper la majeure partie de ses journées à explorer les fonds sous-marins. Comme dans tous les atolls, les plongées les plus intéressantes sont autour des passes, là où le lagon communique avec l'océan. La passe nord de l'île, Garuae, que l'on atteint après une demi-heure de bateau, est censée être un petit bijou. Et elle tient en effet toutes ses promesses... La mise à l'eau se fait côté océan derrière la passe, le courant entrant de la marée haute se chargeant de nous ramener dans le lagon. La première surprise, immédiate, c'est la couleur de l'eau, un bleu roi intense, et sa transparence. Pendant les premières minutes, la descente dans le grand bleu procure des frissons, tellement l'on se sent seul dans cette immensité dont on ne perçoit pas les limites. Mais progressivement le récif apparaît ainsi que les premières formes de poissons qu'on ne reconnaît pas immédiatement. Et là, nouvelle surprise, ce ne sont pas de simples poissons, mais des dizaines et des dizaines de requins ! Des requins gris de récif et des pointes noires. Il y en a partout, on ne sait plus où donner de la tête, on s'accroche au récif pour lutter contre le courant et profiter du spectacle le plus longtemps possible. Une forme très différente apparaît soudain au-dessus de nous, elle ondule comme un serpent géant de plusieurs mètres : c'est un malin, une sorte d'espadon, à l'affût de plus petits poissons. Nous aurons la chance de pouvoir l'observer pendant de longues minutes. Le moniteur donne le signal de se lâcher et on poursuit notre dérive au ras du récif corallien multicolore. La plongée se termine dans un canyon à l'abri du courant, surnommé la caverne d'Ali Baba du fait de la richesse de sa faune : en plus des requins de lagon omniprésents, on est entouré de napoléons et de mérous. Lors d'une autre plongée tous les deux, nous verrons à quelques mètres de nous une raie manta de plusieurs mètres d'envergure évoluer majestueusement dans l'eau. Magique souvenir des profondeurs. 

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31 mai 2008

PLEIN LES YEUX A L'AUTRE BOUT DE LA TERRE

Changement de continent, changement de mode de vie. Ici en Nouvelle-Zélande, nous sommes devenus des backpackers (riches puisqu'on a une voiture...). On dort dans des auberges de jeunesse, avec plein de jeunes cools qui boivent de la bière, on regarde des DVD le soir au fond d'un canapé, et parfois on se détend dans un jacuzzi brûlant. Fini les restaurants : Emmanuel est aux fourneaux, Laurence dresse la table et fait briller l'argenterie.

Pour une fois on va faire bref. Un seul mot : grandiose ! Un seul regret : ne pas être restés plus longtemps. Une seule envie : revenir ! Il parait que l'île du Sud est encore plus belle que l'île du Nord (à laquelle nous nous sommes cantonnés faute de temps). Ça laisse rêveur... Seul problème : comme le dit Alexandre, l'un des neveux d'Emmanuel, "de l'autre côté de la terre ! et bien quand il reviendra ça va beaucoup monter en train !"

La péninsule de Coromandel

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Bernard, rencontré lors d'une balade dans la péninsule, est Allemand, habite Lyon, et fait le tour de la Nouvelle-Zélande à bicyclette. 4 mois d'efforts et 7000 km au compteur !

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Le parc géothermique de Waiotapu

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Le Tongariro Crossing, la plus célèbre randonnée de Nouvelle-Zélande

Et sa réputation n'est vraiment pas surfaite. Au sein du parc national de Tongariro, en plein milieu de l'île du Nord, on traverse des champs de lave, des cratères lunaires, on longe des volcans et des lacs... C'est du grand spectacle du début à la fin, pour peu que la météo soit avec vous ce jour-là. Et elle l'était pour nous !

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Le mont Ngauruhoe (le mont Doom dans le film "Le Seigneur des Anneaux")

Un cône parfait de 2300 m de haut qui surplombe le parc national. On est passé juste à côté pendant le Tongariro Crossing et il était difficile de résister à l'envie d'y retourner le lendemain pour pouvoir admirer la vue de tout là-haut. Cela valait assurément le coup, mais c'était ... raide !!!

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Autres paysages du nord

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28 mai 2008

BIOCARBURANTS TUEURS D'ORANGS-OUTANS

Une nature vierge, avec sa jungle inextricable et ses pistes boueuses, des infrastructures inexistantes, des logements de fortune : ça, c'était Borneo dans notre imaginaire. La réalité, c'est un pays développé (du moins dans sa partie septentrionale, qui appartient à la Malaisie), avec des routes goudronnées, des bus et des hôtels climatisés, et une forêt partiellement rasée. On exagère un peu mais à peine. Pendant 15 jours, nous avons croisé davantage de palmiers que d'orangs-outans. L'un remplace l'autre, inexorablement, l'engouement planétaire pour les biocarburants accélérant le phénomène. Il s'agit d'"oil palms", dont on extrait une huile après broyage des noyaux. Nous savions (Emmanuel du moins) avant ce voyage que les biocarburants, dans l'état actuel de la technique, étaient une vaste supercherie écologique poussée par les lobbies agricoles; nous découvrons qu'ils ont d'autres effets secondaires pernicieux. Le gouvernement malais a promis des mesures d'urgence; nous avons observé quant à nous les bulldozers en action!

Pour être certains de ne pas quitter ce pays sans avoir vu ce singe mythique, la solution la plus sage est encore de faire comme tous les touristes et de se rendre au centre de réhabilitation de Sepilok. Là-bas, une dizaine d'orangs-outans vivent en liberté dans la forêt avoisinante. Ces singes ont été recueillis lorsqu'ils étaient bébés, et le centre s'occupe de leur rendre progressivement leur autonomie. Tous les jours, à 10h pour les plus matinaux et à 15h pour les autres, (dont nous), c'est l'heure du repas pour les animaux, sous le crépitement des flashs. Tout ça n'est pas très naturel mais l'opération a au moins le mérite de nous permettre de les voir de près. Et franchement, leurs mimiques sont irrésistibles...

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Pour tenter malgré tout de les revoir dans leur environnement naturel, nous mettons le cap sur le village de Mengaris, au bord du fleuve Kinabatangan. Une Anglaise rencontrée dans la capitale nous a conseillé d'aller là-bas, où elle a travaillé pour une association pendant 9 mois. Nous évitons ainsi les excursions en groupe, et logeons chez l'habitant. Les berges du fleuve attirent une faune variée venue se désaltérer en fin de journée. Notre jeune guide Hatti (c'est sa première sortie avec des touristes mais nous ne le saurons qu'après...) a un oeil de lynx et repère calaos, aigles, macaques et nasiques. Les lecteurs de Tintin reconnaîtront ce singe au ventre de buveur de bière et au nez peu avantageux, proportionnel, paraît-il, à la maturité sexuelle... Pour ce qui est des ourangs-outans, ils sont beaucoup moins nombreux et ce n'est qu'en fin de croisière que nous entrapercevrons une femelle avec son petit.

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Les temps morts dans le petit village sont l'occasion de faire des rencontres. Incongrues parfois comme celle de cet Australien chimiste/architecte/chasseur de papillons (avec sa femme et son filet), vétéran de l'Everest dont il a fait l'ascension pour la première fois en 1969... bref un brin original mais c'est bien le charme des voyages que de rencontrer ces personnes vers lesquelles on n'irait jamais spontanément... Les villageois nous confirment dans nos premières impressions sur les Malaisiens. Plus encore que les Thaïlandais, la population a le sens de l'hospitalité et fait preuve d'une grande gentillesse. Ce qui frappe, c'est leur sourire aux lèvres omniprésent et la beauté des visages, ceux des femmes et des enfants en particulier. En Malaisie, les habitants sont musulmans à 95% mais le port du voile n'est pas obligatoire, les minorités religieuses ne subissent aucune pression et le pays est ouvert sur le reste du monde (les enfants des milieux aisés ont une éducation anglo-saxonne et parlent souvent anglais entre eux). Quelques images qui nous resteront de Mengaris et de ses habitants : une partie interminable de volley-ball en fin de journée, vers laquelle semble converger tout le village, grand moment de détente collective. Et les enfants (certaines familles en ont dix...) qui deviennent les maîtres des lieux le temps d'une averse tropicale. Pendant que les adultes courent se réfugier à l'abri, les gamins paradent sur leurs vélos en caleçon et c'est à celui qui traversera la plus grosse flaque d'eau...

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Mais Borneo est aussi un terrain de jeu pour les voyageurs en quête de sensations fortes. Le Mont Kinabalu, qui domine l'île du haut de ses 4100 mètres, offre un premier challenge, accessible même si éprouvant physiquement (la descente est un vrai calvaire pour les jambes, qui se font fort de vous le rappeler pendant les deux jours suivants). L'ascension s'étale sur deux jours avec une nuit en refuge pour s'habituer à l'altitude. Chaque jour, seules 200 personnes sont autorisées à monter; il faut un permis pour franchir le col ! Petit coup de stress : on nous annonce d'abord que tout est plein pour le mois à venir et que la météo des prochains jours est mauvaise. Mais nous arrivons finalement à trouver deux places, les éléments sont avec nous et nous ne regrettons pas nos efforts. Le spectacle du lever du soleil depuis le sommet est un enchantement. L'île se dévoile petit a petit dans toute son immensité et sa splendeur.

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Contents de notre exploit, nous descendons guillerettement au petit matin, accompagnés de nos deux camarades de randonnée, Nick le Canadien (qui a vécu deux ans en Chine et ma foi s'en sort plutôt bien) et Martin l'Anglais (buveur de bière en Thaïlande mais buveur d'eau au Mont Kinabalu). Sur la route, nous croisons à nouveau de nombreux porteurs. Tout à coup nous tombons sur l'un d'entre eux, en route pour le refuge... une machine à laver sur le dos! De quoi relativiser sérieusement notre bravoure... D'autant plus qu'à l'arrivée un panneau liste les meilleurs temps de la course annuelle vers le sommet :2h30 pour les hommes, 3h30 pour les femmes, tout ça en courant !!!

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Deuxième challenge, réservé cette fois aux plongeurs expérimentés (en d'autres termes, Laurence reste dans son lit...) : les fonds sous-marins de l'île de Sipadan, classés par le commandant Cousteau dans le top 10 des sites de plongées au monde. Il s'agit d'une petite île assez éloignée de la côte (2h en bateau), entourée de parois verticales sous-marines (des tombants) de... 600m de haut. Il suffit de s'éloigner du rivage de quelques dizaines de mètres et c'est le grand saut. Un grand saut et du grand spectacle : trois requins de récif qui viennent droit sur nous puis nous tournent autour, un banc de plusieurs centaines de barracudas dans lequel le groupe se retrouve pris, et un couple de tortues, le mâle au-dessus de la femelle, en train d'assurer le renouvellement de l'espèce. Seule ombre au tableau mais de taille : un encadrement pas très professionnel et des conditions de plongée limites (pour les connaisseurs : 3 plongées dans la journée respectivement de 45 m/47 min, 30 m/51 min et 20 m/48 min, au milieu de courants violents).

Un hôtel avec vue à 180 degrés sur la mer, juste au-dessus d'une plage déserte, ça existe encore et nous l'avons rencontré. Ici, nous sommes en pension complète car il n'y a rien à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde! Nous ne regrettons rien car la nourriture est délicieuse. Bilan de ce séjour : 4 jours passes à alterner repas, baignades, siestes et lecture. Laurence a fêté son anniversaire autour d'une table spécialement dressée pour l'occasion par nos hôtes, avec un gros gâteau au chocolat (acheté à 30km de là) et le clapotis des vagues comme fond sonore. Nul doute, Laurence se souviendra de ses 32 ans.

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